Bienvenue à tous sur le blog Fragments de Cerveau, consacré aux citations, aux mots d'esprits, à l'humour noir, aux poèmes, aux stances, aux extraits de films, et tous autres jeux de mots. Je vous souhaite une bonne lecture et quelques éclats de rires.




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mardi 20 janvier 2009

LA FRAYEUR


T'en souviens-tu, mon aimable maîtresse, de cette nuit où nos brûlants désirs et de nos goûts la libertine adresse à chaque instant varioient nos plaisirs ? De ces plaisirs le docile théâtre favori soit nos rapides élans ; mais tout-à-coup les supports chancelants furent brisés dans ce combat folâtre, et succombant à nos tendres ébats, sur le parquet tombèrent en éclats. Des voluptés tu passas à la crainte ; l'étonnement vint resserrer soudain ton foible coeur palpitant sous ma main ; tu murmurois, je riois de ta plainte ; je savois trop que le dieu des amants sur nos plaisirs veilloit dans ces moments. Il vit tes pleurs ; Morphée, à sa prière, du vieil Argus que réveilloient nos jeux ferma bientôt et l'oreille et les yeux, et de son aile enveloppa ta mère. L'aurore vint, plutôt qu'à l'ordinaire, de nos baisers interrompre le cours ; elle chassa les timides amours ; mais ton souris, peut-être involontaire, leur accorda le rendez-vous du soir. Ah ! Si les dieux me laissoient le pouvoir de dispenser la nuit et la lumière, du jour naissant la jeune avant-courrière viendroit bien tard annoncer le soleil ; et celui-ci, dans sa course légère, ne feroit voir au haut de l'hémisphère qu' une heure ou deux son visage vermeil. L'ombre des nuits dureroit davantage, et les amours auroient plus de loisir. De mes instants l'agréable partageseroit toujours au profit du plaisir. Dans un accord réglé par la sagesse, à mes amis j'en donnerois un quart ; le doux sommeil auroit semblable part, et la moitié seroit pour ma maîtresse.

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